Aujourd'hui, le journal L'Equipe publie un long entretien avec Claude Puel, le nouvel entraîneur des Verts. Il y fait notamment part de sa philosophie et dans ce premier extrait, de ce qui l'a poussé à venir à St-Etienne et de son état d'esprit quelques semaines après son arrivée. Son intention est la même que dans tous les clubs par où il est passé : se "mettre minable dans des choix compliqués" !
[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Claude Puel - Source : L'Equipe" text_size="20"]Comme beaucoup de Français à l’époque, je suivais trois sports, à la radio, parfois la télévision : le rugby, à travers le CO (Castres Olympique),leTour de France avec (Luis)Ocaña,(Bernard) Thévenet, et le football, grâce aux exploits des Verts en Coupe d’Europe. L’AS Saint-Étienne était le premier club marquant. Ce qui est important, si je vais quelque part, c’est que le club possède un passé, une passion, des supporters… tout ce qui représente un grand club et signifie son potentiel.
Si je suis carriériste, je ne viens pas, car il y a des choses à faire dont je ne vais pas pouvoir bénéficier à court terme pour “performer”. Ce qu’on peut mettre en place et développer pour atteindre le très haut niveau, tout en obtenant des résultats, m’intéresse. Le challenge est là. J’ai connu ça à Lille. Quand je suis arrivé(en juillet 2002), les gens pensaient que le LOSC allait continuer à jouer la Ligue des champions, alors qu’on avait le plus petit budget de Ligue 1. Il y a eu une incompréhension et on a joué le maintien les deux premières années. Mais on a mis une politique et un projet de jeu en place. Ma ligne de conduite a consisté à prendre des profils techniques à 100 000 € maximum. Et ces mêmes joueurs qui avaient joué le maintien ont disputé la C 1. Il faut calibrer le projet aux dimensions du club, s’y tenir, et préparer l’avenir.
J’ai horreur de subir les choses. Je dois être l’acteur du devenir d’un club. En être l’initiateur. Sinon, ça ne va pas. Je suis libre dans ma tête. Jamais personne ne m’a mis de pression, ni imposé les choses. Les entraîneurs vont à l’essentiel : “performer” pendant la durée de leur contrat. Je ne suis pas comme ça. J’ai toujours voulu transmettre et laisser une trace aux clubs. Je me mets minable, dans des choix compliqués. C’est ça, le truc : on sort l’étendard et le petit va défier les gros. J’ai toujours trouvé cela plus noble. Cela demande beaucoup de boulot, d’exigence et de transversalité. Je me heurte à des gens en place. Mais non, personne n’a son pré carré. Car à un moment, cela a ses limites.[/penci_blockquote]