Wahbi Khazri est à ce jour la grosse recrue tant attendue par Jean-Louis Gasset. Il est LE joueur pour lequel le coach stéphanois s'est battu afin qu'il signe chez les Verts. Aujourd'hui, l'ancien attaquant rennais met les choses au point concernant son transfert estival et explique à quel point cette équipe qui le fait "kiffer" pourrait lutter pour les plus belles places...
"Je ne voulais pas rester à Sunderland, relégué en Troisième Division anglaise. Rennes et Saint-Étienne étaient les deux clubs vraiment intéressés. J’avais une relation particulière avec Sabri Lamouchi (entraîneur de Rennes). C’est plus qu’un entraîneur pour moi, il m’a beaucoup apporté. On s’apprécie énormément, on s’appelle régulièrement. De l’autre côté, il y avait Jean-Louis Gasset, un coach extraordinaire qui a tout fait pour que je vienne et qui a réellement pesé dans la balance. Je suis allé à Saint-Étienne car j’ai senti que tout le club me voulait vraiment.
Saint-Étienne a tout mis en œuvre pour me faire venir. J’ai senti que je faisais l’unanimité, plus qu’à Rennes. C’est difficile à expliquer. Il y a une personne à Rennes qui a dit que j’ai fait un choix financier… Rennes, ce qui m’a fait chier, c’est que je me suis battu pour aider le club à décrocher l’Europe (l'équipe a fini 5 e ).On avait réussi à faire quelque chose de superbe. C’est dommage car je pense que j’aurais pu encore leur apporter, sur le terrain et en dehors. Après, si Rennes n’a pas tout fait pour me garder, c’est qu’ils estiment qu’ils pouvaient avoir mieux que moi. À Saint-Étienne, j’ai eu le sentiment d’avoir des gens qui m’ont estimé à ma juste valeur. Je sais que je ne suis pas un phénomène, mais je pense avoir des qualités. Je sortais d’une belle aventure à Rennes et d’une belle Coupe du monde avec la Tunisie. J’estimais mériter un minimum de respect. Et ce respect, je l’ai plus senti à Saint-Étienne.
J’ai passé l’âge d’en vouloir à qui que ce soit. J’ai trouvé ça maladroit plus qu’autre chose car ça ne correspond pas à la réalité. D’autant que j’avais des possibilités plus avantageuses financièrement que l’ASSE. Si je ne les ai pas saisies, c’est parce que j’aime le football, je suis quelqu’un d’ambitieux et j’aime prendre du plaisir. J’en ai pris la saison dernière. Je remercie Rennes pour ça et je pense leur avoir bien rendu. Mais aujourd’hui, c’est à Saint-Étienne que je me régale.
Je pense avoir fait une saison plus que correcte à Rennes (9 buts, 2 passes) en obtenant cette 5e place à laquelle personne ou presque ne croyait. Moi, je l’avais annoncée dès mon arrivée. Je pense que j’ai assumé mon rôle avec l’aide de mes coéquipiers, du coach et du staff. J’ai marqué deux buts et délivré deux passes décisives lors de la dernière Coupe du monde. Je mérite ce que j’ai maintenant. Qu’un club mise autant sur vous, c’est valorisant. Je n’ai qu’une seule envie, c’est lui rendre la pareille.
J’assume mon choix, je suis un grand garçon. Ça me donne encore plus envie de décrocher une place européenne. Et disputer, pourquoi pas, une plus belle Coupe que la Ligue Europa ! On ne sait jamais(sourire) ! Essayons d’être ambitieux et de rêver tout haut. Sans s’enflammer, bien sûr ! Je sais ce qu’on vaut et ce qu’on a. Mais le dire, c’est bien, le démontrer, c’est mieux. Sur le papier, elle n’est pas trop mal cette équipe et elle me fait kiffer (sourire). C’est à nous de la rendre belle sur le terrain et de faire kiffer les gens. Disputer les cinq, six premières places avec les Verts, ça serait quelque chose de beau ! Saint-Étienne a tout mis en place pour lutter pour ces places.
J’ai toujours eu l'amour et le soutien du public. Cela m’a aidé à faire de bonnes saisons. À Saint-Étienne, tu t’entraînes parfois devant plusieurs centaines de personnes. Il y a un environnement où tout est lié aux Verts. C’est quelque chose qui te transcende et t’aide à atteindre tes objectifs. Je n’ai pas encore eu la chance de jouer dans un Chaudron où les deux kops étaient là. J’ai hâte de le faire."
Source : L'Equipe