Jean-Louis Gasset sera-t-il l'entraîneur des Verts la saison prochaine ? Rien n'est moins sûr... et pourtant la porte reste entrouverte. Si le coach stéphanois aura le choix en juin prochain, il ne suivra pas forcément Laurent Blanc coûte que coûte. Dans un entretien émouvant, il explique que la proximité avec sa famille reste essentielle... Une chose est certaine cependant, le club veut le conserver, et ça c'est nous qui l'affirmons...

"Je ne sais pas si j'entraînerais encore les Verts l'an prochain. Franchement. Plein de paramètres vont entrer en ligne de compte. Laurent (Blanc) peut retrouver un club (il a toujours été l'adjoint de l'ancien entraîneur du PSG depuis les débuts de ce dernier sur le banc bordelais en 2007). Saint-Étienne peut garder une bonne équipe et avoir envie de continuer cette belle aventure avec moi. Comme je peux ne pas repartir avec Laurent, ni avec Saint-Étienne. Je serai libre en juin prochain si je le souhaite. Quand j’ai signé, Roland Romeyer (le président du directoire de l’ASSE) m’a donné sa parole. 

Cependant, la donne a changé. Et Laurent le sait… (Il marque une pause, les yeux rougis.) J’ai perdu ma femme (le 21 janvier 2017).On ne peut pas se parler au téléphone car la conversation attaque toujours par un : “Comment ça va ?” Et il sait que ça ne va pas. Il n’y a que ma famille, mon oxygène, et le football qui me font vivre. Alors, ça passe par de petits textos. C’est terrible, mais il m’a fallu ce coup dur pour apprendre à relativiser mon métier et comprendre que le jour où tu n’as plus la santé, tu n’as plus rien. Il m’a apporté une paix intérieure et donné une force supplémentaire.

Maintenant, est-ce que j’aurai la tête pour travailler à l’étranger, loin des miens ? Cette notion de distance revient toujours.

On se régale ici, les gens ont retrouvé le sourire, je suis heureux et j’ai l’impression que je ne suis pas loin des miens. Eux aussi, ont pris le boulet en pleine tête. En bas (à Montpellier),lavie s’est organisée sans moi, avec ma mère, mes enfants et mes petits-enfants. Mais je ne suis qu’à deux heures et demie de route. Il me faudra tout bien peser pour savoir ce que je veux faire de ma vie. À mon âge (64ans), d’autres vont à la pêche ou à la chasse. Tu as la sensation que c’est bon, tu n’auras plus de grandes décisions à prendre. Or, moi, je me retrouve encore à un carrefour."

Source : L'Equipe