Le site Ecofoot.fr a enquêté sur la valorisation des clubs de football à travers l'exemple de l'ASSE. Une enquête qui permet d'évaluer la valeur de l'ASSE et de confirmer les montants avancés par les actionnaires dans le cadre de l'entrée d'un actionnaire minoritaire... ou majoritaire.
« Lors d’une opération de rachat ou de prise de participations dans un club, l’investisseur va demander à avoir accès à l’ensemble des documents comptables et financiers au sujet de l’entreprise. Un audit par ses propres experts sera réalisé. Même si le club affiche des pertes chroniques, il évaluera les investissements et le temps nécessaires pour atteindre le seuil de rentabilité. Puis une offre sera effectuée. Frank McCourt, entouré de ses conseillers, a certainement procédé ainsi pour formuler son offre de rachat de l’OM » selon Thibault Vittet, Expert dans la valorisation d’entreprises et interrogé par Ecofoot.fr.
Pour évaluer la valeur d'un club, la formule suivante, proposée par l'économiste Tom Markham, peut être appliquée :
Club Valuation = (Revenue + Net Assets) x ((Net Profit + Revenue)/Revenue) x (Stadium Capacity %) ÷ (Wage Ratio %)
Ainsi, le site Ecofoot.fr a déterminé, en utilisant les chiffres de 2015-16, que "la valorisation de l'ASSE se situerait aux alentours de 110 millions d'euros." Ainsi, en ouvrant 20% e son capital, l'ASSE attend qu'un futur actionnaire minoritaire apporte 20 millions d'euros.
Encore une fois, nous ne croyons pas une seconde qu'un investisseur possédant cette somme voudra l'injecter sans obtenir les manettes du club. Seulement, pour racheter 51% des parts des co-actionnaires, il faudra vraisemblablement déposer aux alentours de 50 millions d'euros sur la table. Un montant qui paraît toutefois improbable tant l'ASSE possède peu d'actifs, si ce n'est le centre de formation de l'Etrat et un hôtel-restaurant : le Chaudron Vert. Par ailleurs, malgré la proximité avec Lyon, la région n'est pas des plus dynamiques et souffre qui plus est d'une population moins aisée financièrement en moyenne que dans les grandes agglomérations. Enfin, l'assise sportive est à ce jour assez précaire malgré l'excellent travail entamé depuis plusieurs saisons.
En revanche, l'ASSE peut compter sur un capital sympathie, une image, une histoire, une identité qui n'a rien à envier aux plus grands clubs français.
« L’AS Saint-Etienne est un club chargé d’histoire et constitue encore aujourd’hui l’une des marques fortes du football français avec Paris, Marseille ou Lyon. C’est donc un club qui « parle », y compris encore à l’étranger, ce qui peut faciliter la mise en contact avec d’éventuels investisseurs. Par ailleurs, sa dynamique sportive, en dépit des résultats en début de saison, est plutôt intéressante avec une progression régulière qui a ramené le club en Europa League. Avec à la clé le retour de l’engouement populaire autour du club » indique ainsi Christophe Lepetit, économiste du sport sur le site spécialisée dans l'économie du football.
Il y a toutefois peu de chances qu'un investisseur fortuné soit conquis par ces arguments qui sont difficilement valorisables comme le rappelle Ecofoot.fr.
Les décideurs stéphanois pourraient ainsi privilégier le projet à long terme plutôt que l'apport à court terme. C'est en cela que nous sommes convaincus que Bernard Caïazzo et Roland Romeyer pourraient vivre leurs derniers mois à la tête du club, et ce pour les raisons précédemment développées.