Dominique Rocheteau joue les pompiers de service ce matin dans L'Equipe. Il est parfait dans ce rôle-là, lui qui possède un excellent sens de la diplomatie et beaucoup de sang froid face aux situations les plus critiques. Cependant, malgré ces déclarations, nous continuons de penser que la maison Verte a été plus ébranlée qu'il n'y paraît...

Le Derby

"Nous sommes meurtris après cette grande claque. C'est le mot. On parle aussi de désolation. Ce sont des mots forts, mais on ne peut pas parler d'accident car cela fait un mois que nous vivons des jours difficiles. De là à tirer des enseignements…"

Un départ d'Oscar Garcia ?

"Il ne se trouve pas dans cette démarche. Oscar a été un grand joueur au Barça (1994-1999) et, donc, un compétiteur. Il est très déçu, comme tous les Stéphanois. Il aurait pu nous présenter sa démission. Mais non. La direction est derrière lui. Il ne vit pas reclus avec ses trois adjoints, comme vous avez pu l'écrire (NDLR : en référence à l'article de B. Lions la veille). Après, bien sûr, ils sont souvent ensemble car ils sont étrangers. On lui fait confiance."

L'ambiance dans le vestiaire

"La majorité adhère à sa manière d'entraîner. C'est facile pour certains d'entre eux de dire que ses séances sont rythmées, qu'ils ont retrouvé la joie de s'entraîner, et puis de dire tout d'un coup le contraire après le derby. Les joueurs se montrent très respectueux d'Oscar Garcia et de ses consignes, même s'il y a eu un problème avec Romain (Hamouma, à la mi-temps face à Montpellier, 0-1, le 20 octobre. Le Stéphanois avait expliqué que lui et ses coéquipiers n'avaient "pas compris comment il fallait exactement se positionner "). Les mots de Pogba ? Des joueurs mécontents et des caméras, il y en a maintenant partout. C'est une réflexion d'un joueur pendant un match. Franchement, ça me passe à côté. Avec quinze départs et sept arrivées cet été, on a ce problème d'absence de leaders qui s'affirment. Les leaders présents sur la pelouse dimanche l'étaient avant le coup d'envoi. Il s'agissait de (Jérémy) Clément et (Fabien) Lemoine. Mais ils sont partis."

Les recrues, les résultats, le mercato ?

"On est sixièmes, avec dix-huit points. Je reste persuadé qu'on ne s'est pas trompés sur nos joueurs, comme Assane Diousse. Il est jeune (20 ans) et il convient de lui laisser un peu de temps, de stopper cette hémorragie et de retrouver toutes nos forces et nos blessés. On a coutume de dire que personne n'est irremplaçable. Mais chez nous, si. Et je le regrette. Je cite Loïc Perrin comme je peux citer Rémy Cabella, car c'est un leader technique. Sans eux, ça change la donne. Je ne vais pas citer Loïs Diony, même s'il est un titulaire indiscutable, sur lequel je compte beaucoup. Avec Loïc et Rémy, Loïs forme notre colonne vertébrale. Diony ? Quand je suis arrivé au PSG (en 1980), j'ai mis deux mois avant de marquer. Au final, j'ai mis cent buts.

Beric ? J'étais triste de le voir partir mais c'était le choix de tous. Mais il n'a pas encore retrouvé son niveau d'il y a deux ans. Je le suis en Belgique, où il ne joue pas beaucoup."

La LFP et les sanctions...

"Les fumigènes, bon, on en a l'habitude. L'envahissement du terrain, je le condamne fermement. Mais j'étais dans le vestiaire des arbitres et il a été bien géré. Le match a pu reprendre et aller à son terme. J'espère que la Ligue va en tenir compte."

Une saison noire pour les Verts ?

"Oui. En 2012-2013, on perd le derby (0-1), on reste sur une série d'une victoire en sept matches et cela ne nous a pas empêchés de gagner la Coupe de la Ligue (1-0 devant Rennes). Le propre des grands clubs, c'est de redondir. Et Saint-Étienne est un grand club."