Aloisio... Le fameux taureau de Goias qui formait une paire sans égal avec son compère Alex. A eux deux ils ont fait les beuaux jours de l'ASSE à la fin des années 90 et au début des années 2000. Interrogé aujourd'hui dans l'Equipe, il revient sur les moments marquants de sa vie de footballeur... Il y est forcément question de l'ASSE ! Extraits...
Le joueur le plus fou ?
Sans hésitation "Bibi" (il cherche son nom quelques secondes). Boudarène, c'est ça ! Il était dingue. Il pouvait insulter un mec puis vouloir rigoler avec lui dans la même minute. Il était super attachant.
Le plus fêtard ?
C'est mon pote Alex ! Il n'existe pas un seul joueur comme lui. Je pense qu'il n'a pas raté une fête ! Il connaissait toutes les boîtes et tous les bars. À Saint-Étienne, c'était facile mais à Paris, c'était moins évident. (Rire.)Je le chambre en disant qu'il avait la carte premium de toutes les boîtes et des endroits où on faisait la fête. À Paris, il avait trouvé son paradis!
Le joueur perdu de vue que vous aimeriez revoir ?
Lionel Potillon (avec lequel il a joué à Saint-Étienne et au PSG). Je voudrais bien lui donner un abraço (une accolade). C'était un type bien, vraiment adorable avec les autres. En plus d'être généreux, c'était aussi un bon joueur.
Celui que vous n'avez pas envie de recroiser ?
Jean-Guy Wallemme (à Saint-Étienne).Je n'avais aucun feeling avec lui. Il était froid, distant. Je pourrais citer Vahid (Halilhodzic) aussi. Lui, il a fait la chasse aux Brésiliens quand il a remplacé Luis Fernandez. Il m'a obligé à m'entraîner à l'écart du groupe professionnel et ça m'a fait beaucoup de mal. Dans ma longue carrière, jamais je n'ai été aussi maltraité par un entraîneur. J'étais triste de finir à Paris comme ça, car c'est un club qui comptait beaucoup pour moi.
Votre moment le plus fort en Ligue 1 ?
Mon premier match en France, à Monaco (2-2, le 30 juillet 1999). J'ai inscrit un super lob à Barthez sous les yeux du prince. C'était magnifique ! Les gens ont cru que j'allais marquer des bijoux comme ça toutes les semaines. (Rire.)J'avais placé la barre un peu haut.
Votre plus gros coup de gueule ?
Lors du match Saint-Étienne - Bordeaux (1-2, le 29 avril 2000). J'ai raté le penalty de l'égalisation en fin de match et j'étais furieux. J'ai pété un plomb, j'ai craché sur un adversaire et je me suis fait expulser.
L'entraîneur qui vous a le plus marqué ?
Ils sont deux : Luis (Fernandez) et Robert (Nouzaret). Mais j'ai quand même réussi à m'embrouiller avec Robert…
L'anecdote que vous n'avez jamais osé raconter ?
Au départ, Gérard Soler et Alain Bompard (les dirigeants stéphanois) étaient venus au Brésil pour me superviser une dernière fois avant de me faire signer. Avant le match contre l'Internacional Porto Alegre de Dunga, je suis allé voir Alex pour lui dire : "Petit frère, je vais aller en Europe." Il était content pour moi, mais j'ai senti qu'il voulait casser la baraque pour taper dans l'œil des Français. Il a fait un super match et Gérard Soler a décidé de nous recruter tous les deux.
La défaite qui vous a fait le plus mal ? Lors d'un match à Monaco (le 14 avril 2001). On mène 3-1, je marque même le troisième but, et le coach (Rudi Garcia, alors co-entraîneur de l'ASSE avec Jean-Guy Wallemme) fait n'importe quoi. Il me remplace et j'ai à peine le temps de m'asseoir sur le banc que Monaco nous plante quatre buts en cinq minutes (dixsept , en réalité). J'étais fou furieux. C'était vraiment horrible comme sensation.
Le joueur qui vous ressemble le plus aujourd'hui en Ligue 1 ? Cavani. Il est beaucoup plus efficace que moi, mais j'avais cette même grinta et cette générosité dans l'effort. Je me reconnais en lui. »