En exclusivité pour ceux qui ne pourront acheter France Football demain, nous vous livrons une partie de l'interview de l'ancien coach de l'ASSE, Christophe Galtier. Il y évoque le recrutement des Verts, notamment celui effectué depuis 18 mois. Le moins que l'on puisse dire c'est que sa vision est lucide... S'il endosse une part de responsabilité, on ne peut qu'interpréter ses paroles comme une remise en cause des conseils donnés par David Wantier depuis 18 mois...
"L’un des gros problèmes du club – j’espère qu’il va y remédier –, c’est le recrutement. Je n’incrimine personne, mais tu ne peux pas, pendant quatre-cinq ans, être au four et au moulin, te coucher à pas d’heure avec Stéphane Teissier (ex-directeur général de l’ASSE) pour monter des effectifs quand tu as deux-trois matches par semaine. Tu n’as pas le temps. La tête dans le guidon, pied au plancher, tu vas droit vers ce qui se présente, jeudi, dimanche, jeudi, dimanche, mercredi...Tu dois avoir une structure, des moyens humains qui doivent te permettre de ne pas faire de conneries dans ton recrutement. Et Dieu sait que, depuis dix-huit mois, on en a fait beaucoup...
Je ne m’enlève pas ma part de responsabilités, loin de là. Mais on sait ce que coûte en énergie une Ligue Europa, au groupe, à l’équipe, à l’entraîneur, et à son staff technique et médical. Tu démarres ta saison fin juillet, avec des matches hyper importants qui, selon que tu accèdes aux poules ou non, te permettent de faire ton mercato d’été... ou pas – c’est aussi ça, les moyens de Saint-Étienne. D’ailleurs, la seule fois où l’on ne l’a pas disputée, on a terminé quatrième du Championnat! Depuis dix-huit mois, il aurait fallu qu’on soit aussi bons dans le recrutement que dans le jeu. Il aurait fallu se démultiplier encore plus! Ça n’était pas possible. C’est là où ON a failli. Et je ne dis pas ils. Ni je...
On ne peut pas dire que ç’a été une grande réussite ces derniers temps. Je ne dis pas qu’on m’a imposé des joueurs que je ne voulais pas, je dis simplement qu’il y a la réalité de ce qu’est le joueur au moment où tu le veux. Et ça, c’est un travail en amont,un travail d’observation, une enquête préliminaire. Pour en revenir à Henri (Saivet, toujours), on l’avait perdu de vue.On est restés sur ce qu’il avait fait contre nous avec Bordeaux du temps de Willy Sagnol et de René Lobello, mon adjoint! Il avait aussi marqué en finale de Coupe de France contre Évian-TG (en 2013, 3-2). Mais le Henri de Bordeaux et le Henri de l’Angleterre, ce n’était plus le même. C’est un exemple. Il y en a d’autres.
On a recruté des joueurs qui avaient été bons contre nous comme Söderlund et Selnaes. La progression du club, elle n’est pas sur un plan budgétaire, elle est sur la qualité de la cellule de recrutement et sur l’évolution de la qualité de sa formation, de son recrutement des jeunes. Quand tu n’as pas de moyens, il faut réduire au maximum les échecs."
Source : France Football