Dans un long article paru sur Stadito.fr, le parcours du jeune joueur de l'ASSE est passé au crible, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est loin d'être évident. Du quartier au monde pro, en passant par la case centre de formation, voici quelques bribes de ce parcours semé d'embûches.
Un jeune sympathique et rempli de valeurs
Originaire du Havre et élevé dans une famille nombreuse, Hamidou Keyta estime qu'il a eu une enfance aisée malgré le fait qu'il soit issu d'un quartier. Bien encadré et bien suivi, notamment par son grand frère Oumar qui le prend sous son aile, il apprend le respect et les valeurs qui feront sa réussite dans le monde du ballon rond. Il prend donc exemple sur Seydou, son autre grand frère, et pratique le football au club du quartier. Il rejoint ensuite le SC Frileuse, qui a vu passer des joueurs tels que Mamadou Niang, Charles N'Zogbia ou encore Souleymane Diawara. C'est dans ce club qu'il fera ses premières armes, avec plusieurs montées au niveau national. Outre le terrain, il laisse une bonne image dans le vestiaire, en y instaurant la bonne ambiance, et à Salif N'daw, coéquipier et ami, de confirmer sa qualité de "gars le plus rigolo, le plus déconneur du monde".
Une ambition non dissimulée, un parcours en dents de scie
La défaite, peu pour Hamidou Keyta. Le jeune homme qu'il était à l'époque avait du mal à l'accepter, que ça soit à l'entraînement ou en match. En plus de cette soif de victoire, le jeune ne perd pas le nord et pense à son avenir. "Il se projetait pour aller plus haut" révèle Salif N'daw. Les deux amis poussent l'ambition au paroxysme en allant jusqu'à se teindre les cheveux en blond et chausser des crampons jaunes pour espérer être repérés par de potentiels recruteurs. C'est tout de même grâce à ses qualités footballistiques que le jeune havrais va faire parler de lui, d'abord du côté du HAC, sans suite. Il intègre finalement le centre de formation de l'En Avant de Guingamp, ou il passera une année très difficile. Grandi de cet échec, il revient au SC Frileuse avec une énergie sans égale. Grâce à son frère Oumar, qui gère très bien sa carrière, il réalise un essai concluant auprès de la réserve de l'AJ Auxerre. Il intègre ensuite le groupe professionnel, mais on ne lui donne pas sa chance. Pire, aucun contrat ne lui est proposé. Il va alors pouvoir retenter sa chance au HAC, ou il réalise un début de saison excellent. Seulement, alors que le club est en pleine transition, (nouveaux dirigeants, nouveau coach) Keyta ne se voit pas offrir le contrat professionnel qui semblait lui tendre les bras.
Un homme de parole, qui tire la leçon de ses échecs passés
Voici donc le jeune attaquant de 21 ans de retour à la case départ : le monde amateur, plus précisément du côté de Trélissac, en CFA. Il privilégie l'aspect sportif plutôt que l'appât du gain. “J’avais juste besoin de jouer, de voir autre chose, de prendre ma vie en main” atteste-t-il. Régulier en championnat, il prend part à l'épopée du club en Coupe de France, notamment en dominant Clermont et Lille avant de sortir en huitièmes de finale face à l'OM. Keyta devient vite un chouchou au sein du club, de par son attitude exemplaire. En hiver, il aurait pu faire ses valises pour Amiens, en National, qui lui fait les yeux doux. Pas question. En effet, l'attaquant a donné sa parole au président de Trélissac en début de saison : il restera un an au club, et compte bien honorer sa promesse jusqu'au bout. “Les clubs de National doivent comprendre que même si j’ai marqué des buts, changer de club comme ça parce que c’est un niveau au-dessus, c’est non. Je préfère privilégier la parole et le projet sportif. Parce qu’ils avaient vraiment un projet pour moi, ils avaient fait des efforts financiers, des efforts sur l’appartement également… il fallait vraiment que je respecte cet accord.” Il débarque à Saint-Étienne lors de ce mercato estival. Il ne pourra pas jouer immédiatement à cause d'une fracture du métatarse. La suite, on la connaît désormais : entré en fin de match contre Lille, il connaît sa première titularisation face à Angers, à domicile.
Il ne nous reste plus qu'à lui souhaiter une prompte réussite au sein du club, et de faire vibrer pour longtemps les travées de Geoffroy Guichard, un peu comme son homophone, un certain Salif... Keïta.
Source : Stadito.fr