L'attribution des droits TV pour la période 2024-2029 du football français est actuellement un sujet de grande tension et d'incertitudes. La Ligue de Football Professionnel (LFP) a entrepris une révolution dans la manière de vendre ces droits, cherchant à maximiser les revenus pour soutenir la santé financière des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Il faut croire que la stratégie est perdante. À deux mois du début du championnat, aucun diffuseur n'est positionné et les présidents de clubs se mettent à trembler !

La Ligue de football professionnel (LFP) a essuyé un revers le 17 octobre dernier avec l'échec de son appel d'offres pour les droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2024-2029. Malgré des attentes élevées, aucun des lots proposés n'a trouvé preneur. Les acteurs potentiellement intéressés, comme DAZN et BeIn Sports, n'ont pas répondu à l'appel, tandis que Canal avait déjà annoncé son retrait. Les montants initiaux étaient de 530 millions d'euros pour le lot premium, qui incluait les deux meilleures affiches de chaque journée ainsi que la quatrième en co-diffusion, et de 270 millions d'euros pour un deuxième lot comprenant les autres rencontres.

Droits TV : Urgence et inquiétude en Ligue 1

Neuf mois plus tard, rien n'a changé, si ce n'est que la pression est clairement montée du côté des clubs. Alors que 50 à 75% des budgets des écuries de Ligue 1 dépendant des droits TV, beaucoup de clubs sont dans l'incapacité d'évaluer l'enveloppe sur laquelle ils vont pouvoir compter pour se renforcer cet été. Dans ce climat d'incertitude, la LFP doit naviguer habilement pour attirer les diffuseurs tout en sécurisant des revenus stables et suffisants pour la période 2024-2029, garantissant ainsi la pérennité financière du football français.

Jean-Michel Aulas, ex-président de l'OL et vice-président de la FFF ne souhaite pas verser dans le défaitisme et imagine des issues pour sortir de cette crise. Il rappelle que la LFP a failli, à deux reprises, boucler un deal. "Tout le monde le sait, il était proche de signer un accord avec Apple, qui ne s’est pas fait finalement. Il a aussi été proche avec BeIN Sport, mais sans connaître les accords au fond que cette chaîne avait avec Canal +, et ça a aussi pénalisé le processus" rappelle Jean-Michel Aulas dans Le Progrès.

Une idée a émergé il y a quelques mois, celle de créer une chaîne 100% football. Une chaîne qui pourrait être distribuée par tous les opérateurs qui le souhaitent et sous tous les formats possibles. Un projet possible mais compliqué selon l'ancien président de l'OL : "Ça demande du temps. Le temps est aussi de l’argent. Ça supposerait d’arriver à une combinaison entre distribution non-exclusive et financement externe, pour avoir le temps de réaliser la montée en charge. C’est possible mais difficile."

Vincent Labrune : La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf

Aulas ne met pas non plus de côté la possibilité de l'aide d'un financier comme l'avait fait CVC en son temps. Toutefois, il rêve de voir les diffuseurs historiques que sont Canal+ et BeIN Sports revenir dans la danse, comme au bon vieux temps. "Ils ont tous les deux la stature et les moyens de trouver cette solution. Il faut que de l’autre côté, peut-être, les dirigeants de la LFP acceptent de dire qu’il y a eu trop d’optimisme, et donc de trouver une solution moyenne." Ce serait un camouflet pour Labrune qui se voyait déjà plus gros que le boeuf... Canal+ en salive déjà.

Quoiqu'il en soit, il y a urgence selon Jean-Michel Aulas. Des clubs sont actuellement en difficulté et attendent après cette attribution. Le Havre et l'Olympique de Marseille ont notamment vu leur budget être retoqué temporairement par la DNCG... Un dénouement devrait bientôt survenir. Espérons qu'il soit positif pour l'ensemble du football français !