Ancien buteur de l’AS Saint-Étienne, Nolan Roux a quitté le monde pro en 2023. Installé dans le Gard, il vit aujourd’hui une nouvelle aventure, passionnée et passionnante, sur les terrains du football amateur. Il évoque ce retour à la simplicité pour le journal Ouest France.
Il a marqué les filets de Ligue 1 à 73 reprises, porté les couleurs de clubs historiques comme Lille, Metz, ou l’ASSE. À 36 ans, Nolan Roux savoure une seconde vie de footballeur, loin des projecteurs. Aujourd’hui, l’ancien attaquant de Saint-Étienne évolue en D2 de District avec l’Olympique Fourquésien. Une expérience aussi insolite que sincère, racontée avec enthousiasme : « Je ne suis pas là pour montrer mes talents d’ancien pro. Juste prendre du plaisir en jouant. Aimer ce foot du dimanche. C’est de là que vient la passion. »
Nolan Roux : « Pas là pour faire le malin »
Nolan Roux n’a rien perdu de sa passion pour le ballon rond. Après avoir raccroché les crampons pros en 2023, c’est dans le Gard, entre Nîmes et Arles, qu’il a trouvé son équilibre : « J’y venais souvent lors des trêves internationales. Je connais très bien le coin, j’y ai de très bons amis. » Et c’est sans chichis qu’il s’est engagé avec un club local : « J’ai signé ma première licence en août 2024 dans une équipe à côté de chez moi qui joue en D2 de District, l’Olympique Fourquésien. »
Si le fossé est immense entre les pelouses de Ligue 1 et celles du District, Nolan s’en amuse : « La plus grosse difficulté, ce sont les terrains ! (rire) C’est rarement des billards. » Mais l’ambiance de copains et le plaisir de jouer priment sur tout. Loin de la starisation, il insiste : « Je ne suis pas venu en tant que sénateur chez les amateurs ! Je suis resté attaquant, pas comme mon pote Baptiste Reynet qui est passé de gardien pro à attaquant amateur ! »
Une humilité rare… et de belles anecdotes
Nolan Roux ne s’est jamais départi de son humilité. Que ce soit avec ses coéquipiers ou les adversaires, il joue franc-jeu : « Certains me demandent deux-trois petits conseils, donc je les donne avec plaisir, évidemment. » Quant aux défenseurs adverses, pas de traitement spécial : « Je discute avec eux, on plaisante parfois même. Je ne sens aucune animosité. Je ne veux pas montrer que j’ai joué à un haut niveau. »
Le District, c’est aussi l’occasion de vivre des scènes improbables. L’attaquant raconte un moment cocasse : « Un dimanche, l’équipe adverse nous dit qu’on ne voit pas bien les lignes du terrain. Le délégué nous annonce qu’on a 30 minutes pour retracer sinon on perd le match ! On a trouvé des bombes de peinture blanche et on a retracé tout le terrain. On a commencé le match avec plein de peinture sur les mains ! »
Résultat ? Une victoire express : « Je dis aux copains : 'On a tracé les lignes, on s’est fait chier, c’est pas pour perdre maintenant.' En un quart d’heure, on a fait la différence ! »
De Saint-Étienne à Brest, le souvenir des vraies équipes
Revenir sur la carrière de Nolan Roux, c’est revivre de beaux chapitres du football français. Il évoque avec émotion son passage à Brest (2009-2012), où il inscrit 28 buts : « Cette saison au Stade Brestois restera pour moi exceptionnelle. On avait un groupe extraordinaire. Des expériences comme celle-là, on ne les oublie jamais. » Il se souvient aussi de son but mythique contre Rennes : « C’est le plus beau de ma carrière. Une frappe de 30 mètres en revenant de blessure… Une soirée parfaite. »
Et il rend un hommage appuyé à son entraîneur de l’époque : « Alex Dupont était un vrai meneur d’hommes. Avec lui, on pouvait aller à la guerre même si on était fatigués. Il nous donnait des ondes positives. Il existait une réelle alchimie. »
Son passage à l’ASSE (2015-2017) reste aussi une étape importante de sa carrière. S’il évoque peu Sainté dans cet entretien, il n’oublie pas les grands entraîneurs qu’il a côtoyés : « Les Galtier, Garcia, ce sont des entraîneurs qui connaissent parfaitement leur métier et donnent toujours de bons conseils. Leur carrière parle pour eux. »
Aujourd’hui, Nolan Roux vit sa passion autrement, tout en gardant un œil curieux sur l’avenir : « Je suis dans la réflexion sur ce vers quoi je vais pouvoir me projeter. J’ai un peu de temps devant moi et je peux le prendre. Je n’ai surtout pas arrêté le sport ! Je me suis mis au padel. Il y a juste la course à pied qui ne m’attire pas vraiment… »
À 36 ans, Nolan Roux n’a peut-être plus les tribunes de Geoffroy-Guichard pour vibrer, mais il a gardé l’essentiel : l’amour du jeu. Une passion qu’il continue à cultiver, simplement, sur les terrains cabossés du foot amateur.