L’histoire africaine des JO ne date pas d’hier. Bien au contraire, les athlètes africains participent comme toutes les autres nations à chaque édition des jeux olympiques. Mieux encore, ils remportent souvent pas mal de médailles et dominent même parfois certaines disciplines. Le marathon est un exemple parfait, avec une lignée d’athlètes est-africains qui règnent en maître. Des plus belles histoires de victoire aux plus lourdes défaites, voici les grands moments de la participation des athlètes africains aux JO. .

Abebe Bikila, le champion noir aux pieds nus

Originaire d’Éthiopie, Abebe Bikila est le premier homme africain “noir” à remporter l’or aux jeux olympiques en 1960 aux jeux de Rome où il dû effectuer son marathon pieds nus. En effet, suite à la blessure d’un des coureurs, Abebe sera ajouté en tant que remplaçant. Petit hic, il ne trouve aucune chaussure de sa pointure et la marque adidas ne pû que lui fournir des chaussures provoquant des ampoules. Contre toute attente, c’est sans rechigner qu’il décide de parcourir les 42 km pieds nus. Au-delà de remporter l’épreuve, il établit également un record. 

Il faut croire que la piste préparée n’aura pas eu raison de l’homme habitué à parcourir les terres arides et caduques de son pays natal. En réalité, l’Éthiopie comprend essentiellement de hauts plateaux dont l’attitude peut aisément dépasser les 1300 m. Aujourd’hui, comme lors des exploits d’Abebe Bikila, rester informé des compétitions sportives est essentiel pour les passionnés. Télécharger l’application Melbet vous permet d’accéder facilement à toutes les actualités sportives en un clic. La victoire de l’athlète sera cependant de courte durée, étant donné qu’il devra écouter l’orchestre reprendre l’hymne de son ancien colon, l’Italie, pour sa victoire. Il s’avère effectivement qu’à l’époque l’hymne éthiopien était inconnu de ceux-ci. 

Comme pour prendre sa revanche, Abebe Bikila remporte l’édition suivante de Marathon aux Jeux Olympiques, à Tokyo en 1964. Il devient ainsi double champion olympique, un succès historique. Cependant à cette victoire, c’est bel et bien l’hymne de sa nation qui inonda le podium et ses environs. Abebe Bikila a ainsi ouvert un passage pour les nations africaines spécialistes en marathons et sprints comme l’Éthiopie et le Kenya qui possèdent les reliefs et les conditions naturelles les plus adaptées aux préparations pour marathon. 

Kipchoge Keino dit Kip : le sens de l’abnégation et du jusqu’au-boutisme

C’est au cours des Olympiades de Mexico, de 1968, que le Kenyan Kipchoge se fit un nom. Il est devenu le symbole de la “détermination à toute épreuve”. Participant du 10 000m, il fût contraint à l’abandon par des douleurs abdominales dues à une infection de sa vésicule biliaire. Ironiquement, cela se produisit à seulement un kilomètre de la fin du parcours alors qu’il s’affichait clairement en concurrent féroce à la médaille d’or. Pour les médecins, il était préférable qu’il abandonne au risque d’y perdre la vie. Nonobstant ces interdictions, le kényan se présente contre toute attente au 5000 m. Il y remporte la médaille d’argent, malgré une forte douleur. 

Comme si ses malheurs étaient infinis, ce sont des bouchons de circulation qui le ralentirent le long du trajet vers le stade pour le 1 500m. Dîtes vous que le bonhomme est descendu du véhicule et a couru les 3 km restants, arrivant à la seconde près du top départ. Cet acharnement lui vaudra cependant de remporter la médaille d’or, qui sait, 3km à pieds ça n’use pas toujours. Quatre ans après ces évènements, aux JO de Munich, il ne pût défendre son titre du 1500m et finit médaillé d’argent. Il décrocha toutefois une nouvelle fois l’or, mais au 3 000m steeple : un véritable cyborg indestructible. 

Zimbabwe : l’exploit de l’équipe dames de hockey sur gazon 

En raison du boycott occidental aux JO de Moscou, la nation russe est contrainte, afin d’éviter l’annulation du tournoi de hockey sur gazon, d’inviter certains pays comme participants supplémentaires. Il s’agit en l’occurrence de l’Autriche, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et du Zimbabwe. Du côté des hommes, le Zimbabwe subit une défaite cuisante et finit la compétition en dernière place. De leur côté, les membres de l’équipe féminine zimbabwéenne, qui jusqu’à lors n’avaient connu que des rencontres nationales, remportent la médaille d’or. Les joueuses offraient ainsi une première médaille à leur nation. En effet, le Zimbabwe a été exclu des JO de Munich ainsi que de Montréal en raison du soutien de son gouvernement à l’apartheid. Ces dames auront par leur succès, lavé l’honneur de la nation et écrit les premières pages de son histoire olympique

Moussa Sangare : dans son cas il aurait mieux valu jamais que tard

Le boxeur Moussa Sangaré, né en 1958 fût le seul représentant du Mali aux jeux olympiques de 1980, de Moscou. Malchanceux, il se sera présenté tardivement à la pesée ce qui conduit à sa disqualification immédiate. Pour soutenir son combattant, l’État malien fit appel de la décision auprès des organisateurs. Il sera finalement retenu que le retard n’était de son fait et la sanction sera levée, heureusement…ou pas. En effet, Moussa ne pût que subir les rafales de Lucky Mutale dans le ring. Le zambien était tout simplement écrasant et intraitable. Victimes de deux coups du sort, le malien rentre sur une grosse humiliation, une défaite disgracieuse. Peut-être aurait-il mieux fallu ne pas faire appel ? Peut-être était-ce déjà une erreur de monter dans l’avion vers Moscou ? Qu’importe, la malchance peut parfois être une bénédiction déguisée. 

Guinée équatoriale : Eric Moussambani, après les coups du sort, suit de près le hasard et ses méfaits  

Inscrit au 100 m nage libre, Eric Moussambani, plus tard surnommé : “Eric the Eel” (Eric l’anguille), ne disposait absolument d’aucune performance susceptible de le mener vers une médaille. Dans l’objectif de promouvoir le sport dans un pays en voie de développement, il fût recruté en urgence un nageur pour représenter la Guinée-équatoriale qui alors ne disposait que d’une piscine, celle d’un hôtel. 

Accepté sur le tas, seul candidat mâle de la fameuse sélection, il ne put se préparer qu’une heure par jour au sein de l’hôtel sans entraîneur afin d’éviter de déranger la clientèle. Arrivé aux JO, d’abord il sera assailli des regards du public. Ensuite, deux africains furent disqualifiés pour faux départ à proximité de lui, sanction à laquelle il échappa de peu. Restait encore une préoccupation, comment pourrait-il nager autant ? Autant ? Eh bien figurez-vous que la piscine de l’hôtel était de petite taille.

Ainsi, sans aucune technique ou jeu de bras et de jambes, Eric devait concourir contre des professionnels aguerris dans un bassin 10 fois trop grand comparé à celui qu’il connaissait. Il ne se doutait en rien qu’un bassin pouvait attendre cette taille et cette frayeur ne lui fit pas d’un grand secours. Il signe exactement 1 min 52 sec et 72’, soit plus de deux fois le record de la course la plus lente de l’époque. Il aurait mieux réussi de s’abstenir de répondre à l’annonce même si en 2016 il devient entraîneur de l’équipe nationale de natation.