L'ASSE, comme toutes les équipes de football, est en train de réaliser son mercato. Certaines équipes françaises à petit budget ont d'excellentes idées (Reims, Lens ou Lorient). Le recrutement professionnel est un élément fondamental de la santé financière d'un club de football. D'ailleurs, l'ASSE souffre grandement de ses carences dans ce registre. Explications.
8 joueurs "vendus" gratuits en 3 saisons
Lors des trois dernières saisons, L'ASSE a libéré huit joueurs. En effet, pour certains d'entre eux, le club a même payé pour résilier à l'amiable (Silva, Palencia, Giraudon). Nous n'avons aucune informations supplémentaires sur les sommes que le club a payé afin d'obtenir les accords des joueurs, mais cela témoigne une nouvelle fois d'une gestion douteuse. Ajoutés à cela, des joueurs vendus "gratuitement" comme Moukoudi, Abi, Pintor Aouchiche et Bajic (avec pourcentage à la revente pour certains).
Même si les départs sont bénéfiques afin de libérer de la masse salariale et éviter d'entasser des joueurs qui n'ont que très peu de perspectives au club, il est impossible de ne pas penser à l'aspect financier qui coûte au club de nombreux milliers d'euros... à cause d'erreurs de recrutement !
Des joueurs hors de forme
Le plus gros problème de ces dernières saisons à l'ASSE réside dans son recrutement de joueurs. C'est d'ailleurs ce qui a grandement causé sa relégation de l'élite du football français. En trois saisons, le nombre d'erreurs est trop importantes. Parmi les plus grossières, le recrutement de Joris Gnagnon, arrivé hors de forme, le joueur partira sans avoir joué une seule minute en professionnel. Il en est de même pour Matteo Pavlovic. Recruté l'hiver dernier en provenance de Rijeka en Croatie, il aura porté le maillot vert une seule et unique fois contre Ain Sud... en réserve !
De nombreux exemples peuvent encore figurer dans cette liste, à commencer par celui d'Ignacio Ramirez. Arrivé en provenance du championnat uruguayen, l'attaquant aura joué moins de 200 minutes en professionnel et retournera dans son pays natal seulement quelques mois après son arrivée. À l'époque, l'Equipe précise dans son édition du jour : "Pour le convaincre de partir, et économiser ainsi ses 57 000 euros de salaire sur la seconde partie de saison, l’ASSE s’est engagée à verser la seconde traite de son prêt payant (400 000 euros au total). Plus les 27 000 € manquants sur les 50 000 € de commission d’agents. Montant total de ce flop : près de 900 000 €. Soit 6 200 € la minute passée sous le maillot stéphanois."
Au rayon panic buy, on peut ajouter Anthony Modeste. L'attaquant arrivé en prêt en provenance de Cologne (Bundesliga) est arrivé blessé et n'aura pas pu montrer l'étendue de ses qualités. Huit bouts de matchs pour 0 but. Les standards sont sensiblement les mêmes pour Enzo Crivelli. L'attaquant arrivé en provenance de Turquie ne disputera que quelques rencontres. Systématiquement blessé comme Anthony Modeste, il ne marquera aucun but avec le maillot stéphanois.
Évidemment, on n'oubliera pas les recrutements ratés comme Jimmy Giraudon, Lenny Pintor, Matthieu Dreyer, Eliaquim Mangala, Sada Thioub... une liste non exhaustive en fonction de l'appréciation de chacun !
Des situations contractuelles mal gérées
L'ASSE a enregistré 13 départs en fin de contrat depuis trois saisons. Certains d'entre eux sont vraiment problématiques pour le club. Récemment, l'ASSE a perdu librement son meilleur buteur et meilleur passeur Jean-Philippe Krasso. Recruté à Épinal, il y a trois saisons, l'attaquant ivoirien aura permis à l'ASSE de se sauver cette saison, mais malheureusement, il partira libre au moment où sa valeur marchande est la plus grande... une erreur de gestion considérable. Après un prêt à Ajaccio à 18 mois de la fin de son contrat, le club aurait pu anticiper cette situation.
Ce fut le cas des départs en fin de contrat d'Arnaud Nordin qui s'éclate désormais à Montpellier (9 buts et 5 passes décisives). On peut ajouter les départs de Mathieu Debuchy, Romain Hamouma qui auraient pu effectuer une saison supplémentaire afin d'apporter leur vécu à un groupe qui en avait besoin !
Des nouvelles erreurs à venir ?
La situation contractuelle d’Aïmen Moueffek va devoir être gérée par la direction stéphanoise. En effet, le milieu de terrain stéphanois est en fin de contrat en juin 2024. Deux options se présentent au club stéphanois : le vendre cet été ou le prolonger. Perdre un tel joueur gratuitement serait un véritable coup dur pour l’état-major de l’ASSE. La meilleure solution pour le club stéphanois serait sûrement de conserver Moueffek pour la saison prochaine. Le joueur formé au club pourrait ainsi enchaîner une deuxième saison avec un coach et un staff technique, lui faisant confiance. La formule utilisée pour gérer ses blessures a l’air de fonctionner, il pourrait ainsi engranger les minutes et continuer à se développer avec un environnement lui faisant confiance.
Pour ne pas le voir quitter l’ASSE gratuitement, la direction stéphanoise va devoir se montrer convaincante en lui proposant un nouveau contrat adapté à ses performances, son potentiel, et en faire un futur cadre de l’équipe. En cas de refus de Moueffek de signer un nouveau contrat, l’état-major stéphanois devra certainement se résoudre à le vendre. Il paraît impensable de voir le milieu de terrain stéphanois, partir gratuitement.
Des plus-values financières uniquement avec le centre de formation
Finalement, lors des trois dernières saisons, L'ASSE ne tient sa santé financière que grâce à son centre de formation. Excepté Bouanga acheté 3.5M a été revendu avec une légère plus-value. Pour le reste, ce sont les 30 millions de William Saliba, les 40 millions de Wesley Fofana et les 15 millions de Lucas Gourna qui tiennent l'ASSE en vie financièrement.
D'ailleurs, à l'époque de Galtier où le club était sur la pente ascendante, le club réussissait chaque année à faire une grosse plus-value sur un joueur (Gradel, Malcuit, Guilavogui, Zouma, Ghoulam...). Des plus-values qui ne venaient pas uniquement du vivier... et qui permettaient au club de grandir et donc exister sur le plan national, voire international !
Malgré un constat implacable et sans appel, le recrutement hivernal a redonné de l'espoir au peuple vert pour la saison à venir. En effet, le club a flairé plusieurs bonnes pioches comme Niels Nkounkou ou Gautier Larsonneur pour ne citer qu'eux. Suffisant pour espérer avoir un mercato estival qui permettra à l'ASSE de retrouver sa place dans l'élite française ? Réponse en juin prochain !
