Le bras de fer entre DAZN et la LFP s’envenime. Le diffuseur pourrait jouer un très mauvais tour à la LFP, mettant en péril l’équilibre économique de nombreux clubs.
C’est désormais un conflit ouvert. Après l’échec officiel de la médiation mardi dernier, DAZN refuse toujours de régler l’intégralité des droits TV dus à la Ligue de Football Professionnel (LFP) pour la saison en cours. Selon L’Équipe, le diffuseur envisage de réduire de 50 M€ les 140 M€ qu’il doit encore verser d’ici le 30 juin, dans un contexte de tension extrême.
Deux échéances restent à honorer : 70 M€ le 30 avril, puis 70 M€ le 30 juin. Mais rien n’indique que DAZN versera ces montants dans leur totalité. La plateforme, déjà pointée du doigt en janvier pour avoir placé une partie de son paiement sous séquestre, pourrait récidiver. À l’époque, seule la pression judiciaire avait permis de débloquer les fonds.
Une situation explosive pour les clubs professionnels
Face à cette incertitude, Philippe Diallo, président de la FFF, a exprimé une inquiétude très forte : « C’est ma plus grande préoccupation. Il y a aujourd’hui des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 en très grandes difficultés. Il est crucial que les sommes prévues soient versées intégralement. »
Car en coulisses, les trésoreries sont sous tension, notamment dans les clubs les plus fragiles qui dépendent fortement des droits TV pour financer leur masse salariale. La LFP a déjà dû puiser dans son fonds de réserve cet hiver pour payer les clubs à temps.
DAZN ne cache plus ses intentions : dans l’une de ses offres soumises durant la médiation, le diffuseur prévoyait de ramener sa contribution de 350 M€ à 300 M€ pour cette saison. Un signal clair : même avant une sortie officielle du contrat, la plateforme cherche déjà à rogner ses engagements.
Une relation DAZN-LFP au bord du divorce
Si le mot « divorce » n’est pas encore prononcé officiellement, tout indique que la séparation est proche. DAZN réclame toujours 573 M€ de dédommagements à la LFP pour « tromperie sur la marchandise » et « manquements contractuels ». De son côté, la Ligue a acté en interne la fin du contrat pour juin 2025, mais sans accord formel des deux parties, les échéances contractuelles demeurent… et leur non-paiement constituerait un nouveau bras de fer juridique.
Diallo reste diplomate, tout en soulignant la gravité de la situation : « On voit bien qu’il y a une relation difficile, pour ne pas dire plus, entre le diffuseur et la LFP… mais nous n’en sommes pas au divorce. » Il n'y a toutefois qu'un pas pour y arriver...