20 avril 2024
Peuple-Vert.fr – Foot – ASSE – Actualité Live
ASSE - Actualités

🎙️ Wesley Fofana : "À l'ASSE, ils n'ont pas été très cléments avec moi"

Dans une longue interview publiée sur youtube, Wesley Fofana, ancienne pépite des Verts, est revenu sur sa formation à Saint-Étienne. Le défenseur central de Chelsea a évoqué la difficulté de quitter sa famille et son environnement habituel pour partir seul à Sainté. Fofana a avoué avoir eu du mal à s'adapter à la vie en centre de formation, au point de s'en faire virer. Il est également revenu sur l'importance de Mahdi Camara et William Gomis.

Ses première détections qui n'ont pas convaincues

Wesley Fofana : « U13, les détections par les clubs pros arrivent. Et là ça part un peu dans tous les sens… Même le club d’Air-Bel, t’as match le week-end, t’as école, parfois on te dit il faut que tu partes 2 jours dans la semaine, le club n’est pas trop chaud. Mes grands-parents (chez qui il vivait) sont très protecteurs, j’étais le plus petit à la maison. C’était très dur pour eux de lâcher prise parce que ça n’était jamais arriver auparavant. »

« Les clubs, les détections, j’en ai fait beaucoup. J’ai fait = Monaco, Toulouse, Nice, Montpellier, Auxerre, Marseille, Saint-Étienne, Lyon… Auxerre je m’en rappelle c’était une détection sur Marseille par contre les autres clubs je suis allé dans les centres pour essayer de me faire voir. Ça a tous été un « non », à part Saint-Étienne. Trop de dalle, trop de dalle mais la elle ça ne fait pas tout à un moment donné (rires). Beaucoup de « non », de « on attend », de « on va le revoir »… ça ça veut dire non (rires). »

La proposition de Sainté et les refléxions du joueur et son entourage

« Donc rien rien rien, les mois ils passent les mois ils passent… J’ai une deuxième détection à Saint-Etienne. À la base Saint-Étienne ne me donne pas de suite mais ils viennent me voir après à Air-Bel encore et ils se disent « bon on va lui redonner une chance ». Je pars 3 jours sur Saint-Étienne et là c’est le rêve. Ca se passe super bien. Et à la fois des 3 jours, je suis convoqué dans un bureau, le recruteur du Sud m’attrape et me dit « tu descends avec moi » à Marseille et on va chez tes grands-parents. On arrive chez mon grand-père qui est très surpris et il n’y croit pas. Tu sais mon grand-père il arrive de Côte d’Ivoire il se dit « ça y est c’est bon il est pro, c’est fini, c’est la fête »… Il y croyait pas, il était plus heureux que moi… Voilà il a le contrat devant, le me explique, et mon grand-père prend la décision de dire « on attend » et moi je suis là en mode « on attend rien là, on signe » (rires). Mon grand-père ne voulait pas se précipiter. On en parle à Kaïs (son entraineur) parce que c’était lui qui me suivait et m’emmenait partout. Kaïs a dit à mon grand-père d’attendre et de voir comment ça se passe. Et il faut savoir qu’à ce moment-là, moi dans ma tête c’est que l’Olympique de Marseille, j’ai fait des tests à l’OM… À partir des U11, à chaque fois que l’OM organisait des matchs, j’y allais tout le temps, je faisais tout, sauf qu’il y avait rien de concret. Mais moi je voulais attendre l’OM parce que pour moi aller à l’OM c’était le rêve, c’était inimaginable. Donc j’attendais Marseille, mais Marseille n’est pas arrivé, donc à un moment donné il a fallu prendre une décision. Saint-Étienne c’est le contrat aspirant, un peu d’argent, tu rentres dans le bain, tu prends conscience de tout ça. Et après j’arrive à Saint-Étienne et ça n’a pas été facile au début. »

« À Saint-Étienne ça a été la bagarre »

« À Saint-Étienne ça a été la bagarre parce que je suis arrivé dans un environnement, le centre de formation, un environnement cadré avec beaucoup de règles… Et d’où je viens c’était dur de m’acclimater à tout ça dès le début. Il ne faut pas se mentir c’est la guerre le centre de formation. C’est dur, tout le monde est là pour réussir. Tu n’as pas forcément direct des amis, il faut se faire respecter, parce que quand tu arrives t’es un petit nouveau on essaye de te marcher dessus… Moi quand je suis arrivé j’ai eu la chance d’avoir Mahdi Camara et William Gomis qui est décédé. Sa photo est dans le salon oui, toujours, le jour de match un tee-shirt aussi dans mon sac. C’est des mecs du sud, je suis arrivé j’étais le petit jeune, pas un rond dans les poches, fausse paire de chaussure, et direct ils m’ont pris sous leur aile, ils m’ont gardé avec eux. »

« Ils étaient dans le côté plus U19 parce que c’est séparé U17 et U19. Du côté U19 ils avaient la Playstation, la télé, des trucs à manger les trucs comme ça… Donc j’étais souvent dans leur chambre et ils m’ont permis d’avoir confiance, de m’assumer… Parce que quand tu marches avec les grands, on te regarde direct avec une autre façon. Ils m’ont aussi permis de connaitre les endroits dans la Ville, comme le Barber, c’était important ça les cheveux. Tous ces petits trucs-là ils m’ont aidé et permis d’arriver plus confiant. C’est pour ça, je suis très proche de Mahdi Camara et William il est toujours à mes côtés et ça sera pour la vie. »

L'école et Fofana, ça ne fait pas bon ménage

« J’ai eu peur de ne pas sortir du centre et signer pro, parce que aussi il faut savoir qu’il y a l’aspect scolaire qui joue beaucoup. On a l’école le matin à Saint-Étienne et l’entrainement l’après-midi, et si ça se passe mal à l’école, il n’y a pas de foot, t’es puni ou après tu es viré. Je suis arrivé dans un environnement… Tous les jours c’était un combat contre moi-même. T’arrives là-bas et direct tu vois que ça ne va pas se passer comme ça. Certes ok c’est la guerre, mais il y a des règles à respecter. Et moi quand je suis arrivé, respecter les règles… »

« Saint-Étienne est affilié à une école privée, catholique je crois, très stricte, c’est à dire pas de jean troué, tu ne viens pas habillé tout en noir, pas de trucs sur la tête, de capuche… »

« Au début c’était dur, ça s’est très mal passé parce que plus les mois passaient, plus j’avais du mal à m’y faire. J’étais loin de Marseille et je n’avais connu que Marseille moi, je n’étais jamais parti en vacances… C’est un mode de vie, il faut s’y faire, ça n’est pas facile. Saint-Étienne sur ce coup ils n’ont pas été très clément avec moi, parce que voilà, mes bêtises je les ai payées cash, direct. J’ai même été viré. Il faut savoir que quand je suis arrivé à Saint-Étienne, comme je suis une fin d’année, il y avait une clause dans mon contrat qui disait que je n’étais payé qu’à partir de mes 15 ans. J’ai signé aspirant 3 ans mais je n’étais payé qu’à partir de mes 15 ans. Je suis arrivé à Saint-Etienne à 14 ans. Donc tu fais le calcul, il se passe des mois, je suis à Saint-Etienne, je n’ai pas d’argent, pas de sous, mes parents ne peuvent pas m’envoyer d’argent, c’est la galère. Heureusement qu’il y avait Mahdi Camara et William Gomis, ils m’ont aidé, d’autres anciens aussi. Tu arrives dans le centre, tout le monde a de paires, toi tu es le seul avec des fausses, c’est dur. Et je me fais virer parce que mauvais comportement à l’école. »

Son renvoi du centre de l'ASSE à 15 ans

« À ce moment-là, je n’avais la dalle que quand j’étais à l’entrainement sur le terrain. Je n’allais pas en salle travailler après. En centre de formation il n’y a pas que le foot qui compte, l’école ça compte. Parce que si tu fais des bétises à l’école et que tu n’es pas bon, tu le payes sur le terrain : tu ne vas pas jouer, tu vas partir avec l’équipe 2, tu ne vas pas t’entrainer, et tous ces trucs ça comptent. Et moi je ne n’étais vraiment que sur le terrain, je pensais que foot et je ne prenais pas le truc dans sa globalité. »

 

P
Peuple Vert

GRATUIT
VOIR